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Totalement imprévue, cette visite a changé notre vie. « Venez visiter dimanche !  » Nos cousins étaient ravis de nous ouvrir les portes de la maison familiale maternelle. 

Avant de partir de chez nous, je m’adresse à Hervé d’un ton très décidé :

— Je te préviens, je ne déménage pas ! Je suis bien dans ma maison, je ne veux pas partir d’ici ! Je vais visiter pour vexer personne mais je ne déménagerai pas.

Nos enfants nous accompagnaient, Alix et son copain Arthem impatients de découvrir cette vielle maison de famille de nos cousins. Pour faire court, le frère de la maman d’Hervé s’est marié à une fille P. , famille installée sur Saint Pierre de Chandieu. Au décès des parents, les trois enfants étaient d’accord pour mettre en vente la maison où ils avaient grandi.

Minute d’histoire : La famille P. porte le nom qui pourrait représenter un dérivé de « pize », en ancien occitan mortier, surnom probable d’artisan maçon, carreleur, couvreur ou tailleur de pierre (source filae.com ; wikipédia.org). Rien d’étonnant pour une famille habitant dans une maison en pisé.

Nos cousins nous ont accueilli très chaleureusement comme à leur habitude. Cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas vus, en cause la pandémie et nos occupations. Il faut dire qu’à cette période, nous étions très pris par l’activité de notre association RANDOSSAGE qui se développait au-delà de nos espérances. Notre fille lançait son activité de photographe, Alix Charvin Photography et notre fils Félix avait démissionné pour monter son activité de développeur indépendant LECATE development.

Une ferme dans son jus !

Trois ans en arrière, poussés par une envie de changement nous avions cherché une autre habitation plus proche de la campagne. Sans véritable coup de foudre, nous avions abandonné complètement nos recherches. Ce n’était pas le moment, nos activités pro et bénévole avaient pris le pas et remplissaient chaque jour de la semaine.

Au cours de la visite, nous découvrions une ferme dans son jus comme on dit. Pas d’eau dans la cuisine, un unique poêle pour se chauffer, salle de bains et wc installés depuis peu en intérieur, les murs en pisé… Loin de nous inquiéter par ces commodités, nous étions surtout séduits par la nature toute proche.

Pas un mot dans la voiture sur la route du retour, ni à table… nous étions sur un petit nuage. Mon cœur ne savait plus, je scrutais ma fille pour lire dans ses yeux son ressenti.

— Moi, j’ai un bon ressenti, elle a de good vibes cette maison ! Alix avait dit le bon mot. Nous étions tous soulagés de partager le même avis.

Le lendemain, lundi, je me surprenais en train de faire les annonces d’adoption de poules pour les sauver de l’abattoir. J’étais déjà dans la ferme Chatonday !